Quand on voit le classement de l’édition 1983 des 24 Heures du Mans, on pourrait s’imaginer que la course a été insipide et monotone mais il n’en a rien été.
Porsche engage 3 voitures officielles tout comme Lancia alors que Rondeau, le vainqueur de l’édition 1980 en engage 7.
Porsche peut aussi compter sur le soutien des 12 voitures engagées par des écuries privées dont neuf 956 alors que Lancia ne peut compter que sur deux voitures supplémentaires.
Si c’est la 956 pilotée par Jacky Ickx qui signe la pole position, les Lancia occupent la deuxième et la quatrième position sur la grille, montrant qu’il faudra compter sur elles en matière de performances.
Hélas, la fiabilité des Lancia officielles n’est pas au rendez-vous, la première abandonnant après 27 tours suite à un problème de boîte de vitesse, la seconde après 121 tours suite à un problème de pression d’essence et la troisième après 135 tours sur rupture de turbocompresseur.
Cela n’empêche pas les Porsche 956 de se battre entre elles, notamment la numéro 1 pilotée par Jacky Ickx et Derek Bell et la numéro 3 de Vern Schuppan, Al Holbert et Hurley Haywood.
La 3 a pris la tête de la course suite à un accrochage puis à des problèmes d’allumage de la 1, mais la 3 n’est pas épargnée puisqu’elle perd une porte et un turbo commence à lâcher à une heure de l’arrivée alors qu’elle ne compte que 3’30” d’avance sur la numéro 1.
Derek Bell qui est au volant de la 1 compte bien en profiter pour reprendre la tête et roule “à fond” alors qu’Al Holbert au volant de la 3 doit ménager sa monture.
Il terminera avec une voiture fumante et 64 secondes d’avance sur Derek Bell qui tombera en panne d’essence à peine la ligne d’arrivée franchie, preuve qu’il avait vraiment poussé sa voiture au maximum.
Avec neuf 956 dans les dix premiers classés, Porsche réalise un résultat presque parfait, d’autant qu’une 930 termine onzième en s’imposant en groupe B, mais comme le constructeur lui-même l’a souligné, nobody’s perfect !