En 1972, les 24 Heures du Mans fêtent leur cinquantenaire. Une équipe française entend bien marquer cet événement d’une pierre blanche en signant la première victoire tricolore depuis 22 ans, Matra.
Le constructeur de Romorantin engage pas moins de 4 voitures équipées du V12 dont les échappements ont été spécialement dessinés afin que son miaulement qui fait dresser les poils sur les bras soit reconnaissable les yeux fermés.
Au volant de la numéro 15, on retrouve Henri Pescarolo qui a déjà marqué les 24 Heures du Mans à cause de son exploit de 1968 quand il a roulé sous la pluie sans essuie-glace une bonne partie de la nuit et de son terrible accident des essais d’avril 1969, nous en reparlerons dans un autre article.
Il est associé à Graham Hill dont la première participation au Mans remonte à 1958 et qui n’a pas couru dans la Sarthe depuis 1966.
Contrairement à ses camarades d’écurie, leur Matra ne connaîtra pas le moindre ennui et tandis qu’Henri Pescarolo signe sa première victoire au Mans, Graham Hill coiffe la “triple couronne” en ajoutant les 24 Heures du Mans à sa victoire aux 500 Miles d’Indianapolis en 1966 et ses 5 victoires à Monaco en 1963, 1964, 1965, 1968 et 1969.
A ce jour, Graham Hill demeure le seul pilote à avoir remporté ces trois courses que tout pilote rêve d’accrocher à son palmarès.
Aujourd’hui, seuls deux pilotes peuvent y prétendre. Juan Pablo Montoya qui a gagné Monaco en 2003 et Indianapolis en 2000 et 2015, mais il n’a jamais pris le départ des 24 Heures du Mans avec une voiture capable de briguer la victoire, et Fernando Alonso qui a remporté Monaco en 2006 et 2007 avant de gagner les 24 Heures du Mans en 2018 et 2019. Il a eu moins de succès à Indianapolis avec une non qualification, un abandon et une vingt-unième place en trois participations.