Joel Woolf Barnato était-il surnommé “Babe” parce qu’il était le plus jeune fils de Barney Barnato ou en raison de son physique massif qu’il avait travaillé à Cambridge où il pratiquait la boxe et l’athlétisme ?
Nul ne le sait, mais héritier de la fortune paternelle acquise dans des mines de diamant en Afrique du Sud et passionné d’automobiles, il débute sa carrière en battant plusieurs records à Brooklands avec une Hispano-Suiza en 1924.
Comme tout aristocrate britannique qui se respecte, il roule en Bentley, une marque qu’il adore au point d’en devenir propriétaire en 1926 après avoir investi 100 000 Livres Sterling quand la firme est sur le point de faire faillite.
C’est lui qui poussera Bentley à construire son premier 6 cylindres et soutien naturellement l’engagement des Bentley aux 24 Heures du Mans et suit de près les exploits de ses amis surnommés les “Bentley Boys”.
Mais cela ne lui suffit pas et, en 1928, il est au départ de la course. Il participera trois fois aux 24 heures du Mans avec trois victoires consécutives à la clé en 1928, 1929 et 1930.
En 1930, c’est auréolé d’un autre exploit qu’il arrive au Mans.
Alors qu’il passe l’hiver au Carlton à Cannes, il est pris à parti par ses amis qui le taquinent à propos des exploits réalisés par Rover et Alvis qui ont battu le Train Bleu, le célèbre train de luxe qui relie Calais à Cannes, s’étonnant que ce ne soit pas une Bentley qui ait réalisé cet exploit.
Piqué au vif, il parie 200 Livres Sterling qu’il sera en Angleterre avant même que le Train Bleu n’atteigne Calais et le 13 mars 1930, il quitte Cannes quelques minutes après le Train Bleu au volant de sa Bentley Speed Six berline carrossée par H.J. Mulliner.
Aussi précis qu’en course, “Babe” Barnato a soigneusement préparé son parcours, organisant même un ravitaillement par camion-citerne à Auxerre, au milieu de la nuit. Il atteint Boulogne sur Mer avec 5 heures d’avance sur le Train Bleu ce qui lui permet de déjeuner tranquillement avant de prendre le ferry et de rejoindre l’Angleterre.
Il a alors tellement d’avance qu’il décide de poursuivre vers Londres où il arrivera 4 minutes avant que le Train Bleu n’entre en gare de Calais !